Librairie Pierre Saunier

Marie de GarnisonMarie de Garnison Marie de GarnisonMarie de Garnison Marie de GarnisonMarie de Garnison Marie de GarnisonMarie de Garnison Marie de GarnisonMarie de Garnison

Roanne (Jean).
Marie de Garnison.

Paris, Édition de La revue blanche, 1900 ; in-12, broché. 254 pp., 1 f. de table.

650 €

Édition originale.

Un des 20 exemplaires numérotés sur papier de Hollande, seul tirage de tête.

Ce livre est des plus spirituels avec une certaine bonhommie pince-sans-rire qui en fait une œuvre absolument originale. La figure de la femme aux sept enfants « qui couche son mari dans la journée » est impayable – commente Rachilde.

Marie de Garnison, Jag et Nag, Récit sans ruse furent publiés en feuilletons dans La revue blanche dès 1899 avant d’être réunis en volume. Trois brefs romans d’un esprit très neuf (pour l’heure), prompt de style – l’auteur y transpose avec un sens aigu de l’observation la matière de la vie quotidienne et ses tableautins de mœurs, toujours joliment esquissés, prennent un saisissant relief ... Comme le remarque d’ailleurs Marcel Drouin : M. Roanne excelle à maintenir un équilibre exact entre les détails physiques et la vie intérieure, et par là donne au moindre geste son plein sens, sans le déformer.

Peu remarqué, vite oublié, Marie de Garnison eut une fugace postérité en 1923 lors de la création de l’éphémère Prix des Méconnus – au moins figurait-il dans la liste des livres sélectionnés, négligés en leur temps, et que l’on se devait de ressortir de l’oubli. En mars 1924, Galafieu d’Henri Fèvre et La saison au Bois de Boulogne de Maurice Beaubourg étaient distingués ex-aequo par le jury (quatre d’entre eux appartenaient à l’académie Goncourt, Céard, Descaves, Daudet, Geffroy). Marie de Garnison, comme Madame X d’Albert Pinard ou La Semaine d’Ursule de Robert Caze, eurent des voix jusqu’au dernier tour (on en est ravi).

Jean Roanne est le pseudonyme de Marguerite Rambourg. Née en 1864, elle est la fille du baron Élie de Comminges et de Mathilde Félicie de Borch (comtesse et fille d’un chambellan de l’empereur de Russie). Elle épouse en 1888 Paul Rambourg, un capitaine de cuirassiers, probable camarade de son frère, le comte Aimery de Comminges également officier de cavalerie et qui, comme elle, signa des romans sous pseudonyme (Saint-Marcet). Elle meurt en 1902.

Ajoutons pour l’anecdote, que sa petite sœur Isabelle, mariée au comte Maurice Pillet-Will, devint la maîtresse du Baron Henry de Jouvenel avec lequel elle eut un fils adultérin, Bertrand de Jouvenel – Colette prit la suite auprès du père et du fils …